Yaoundé: "Comment construire l'amour"

J’avais toujours rêvé d’une telle rencontre, une rencontre de jeunes professionnelles !!! Et voilà que mon rêve devient réalité.

Je suis dans le bus qui nous amène de Douala à Yaoundé. Mon amie Naomie est à mes côtés, au téléphone. Nous sommes le vendredi 1er septembre 2017 et c’est son anniversaire. Nous nous rendons au centre Rigel, à Yaoundé, où aura lieu, ce week-end la rencontre « comment construire l’amour ». Ce thème accrocheur résume toutes nos attentes, nous jeunes professionnelles célibataires : comment bâtir un foyer qui dure toute la vie, basé sur un amour fort, avec le Christ au centre ? Comment « choisir » celui-là qui partagera notre jeunesse, notre maturité et notre vieillesse, qui comprendra toutes nos aspirations ? Comment…Toutes ces questions se bousculent encore dans mon esprit lorsque nous arrivons à Rigel. Quinze autres jeunes partageront ce weekend avec nous.

Photo de famille des participantes à la rencontre "comment construire l'amour"


Le programme prévoit quatre conférences, qui, je le devine répondront amplement à mes préoccupations. Le choix du conjoint: points clés à considérer ; Le mariage, une vocation: les défis du foyer ; Être ouverte à la vie ; Le mariage dans le droit de l’Église. En outre, les conférenciers sont de choix : des dames ayant une heureuse expérience de la vie matrimoniale ainsi qu’un prêtre docteur en droit canonique.

Des moments de détente sont prévus : natation, tennis, aérobic, film. Dès le premier jour, nous avons fêté l’anniversaire de Naomie. La musique à fond, nous nous sommes défoulées dans la tour de Rigel (pièce la plus haute de la maison d’où on a une vue imprenable de la ville de Yaoundé).

J’ai été profondément marquée par la conférence donnée par Angéline. Mariée, mère de 5 enfants, elle nous a martelée quelques idées claires et tirées de son expérience : le mariage est pour toute la vie, pour le meilleur et pour le pire ; avoir une confiance infinie en Dieu : c’est lui qui place son fils (notre conjoint) près de nous et il nous donnera la grâce de le soutenir dans les bons et mauvais moments. C’est une mission que le Seigneur nous a confiée. A l’issue, chacune de nous a retenu une phrase exceptionnelle : « C’est possible ! »

Une vue de l'assistance pendant la conférence "le choix du conjoint".

Marie Christiane a présenté un bel exposé sur l’ouverture à la vie. Mariée et mère de deux enfants, elle était déjà enceinte de son deuxième lorsque le premier n’avait que 3 mois.Elle a insisté sur le fait que l’acte conjugal de par sa nature doit toujours être ouvert à la vie. L’arrivée d’un bébé en est une conséquence naturelle. L’enfant doit être désiré et assumé et non pas subi comme un fardeau envoyé par Dieu. De son expérience personnelle, nous découvrons la beauté de se donner complètement à la vie du foyer.

Ce même jour, samedi, dans l’après-midi, Dorothée nous a entretenues au cours de la conférence la plus attendue de la rencontre. Le choix du conjoint: points clés à considérer. Elle a brisé quelques schémas très répandus dans la jeunesse : le fait de sortir avec plusieurs garçons à la fois pour pouvoir effectuer un choix, de vivre le temps des fiançailles en ne se laissant conduire que par la passion qui empêche de discerner… Dorothée a insisté : « il faut clarifier les attentes. D’où la nécessité de dialoguer sur les sujets importants de la vie matrimoniale. Et pour pouvoir mener ce dialogue en profondeur, il faut être cultivée : lire, réfléchir, demander conseils à des personnes avisées… ». Mais surtout, une idée importante à retenir est que pour trouver le « bon garçon », il faut être une bonne fille !

Naomie, Christelle et Aurelia avant le début d'une conférence

La quatrième conférence a été donnée par l’abbé Alfonso Romero : Le mariage dans le droit de l’Eglise catholique. Je suis juriste, c’est pourquoi cette séance a eu une saveur spéciale pour moi. Des points concrets ont été transmis sur le sens et la valeur du mariage selon le droit canon. L’abbé est parti, dans un style simple et joyeux, des idées de base : le mariage est une union entre un homme et une femme et non pas simplement entre deux personnes. Il nous a expliqué que pour un baptisé, le seul mariage valide est le sacrement du mariage, la notion de nullité du mariage, les empêchements qui peuvent affecter les personnes qui veulent contracter l’alliance matrimoniale (lien de parenté, non usage de la raison, existence d’un engagement préalable,...) les problèmes de la disparité de culte... Nous avons toutes beaucoup ri lorsqu’il a insisté sur le fait que c’est l’échange des consentements des fiancés qui crée le mariage et non pas le baiser !

Dans chacune de ces conférences, les filles par leurs questions, se sont vidées des préjugés autour du mariage et se sont remplies de valeurs sures.

Anne et Jeanne-Alice échangent leurs impressions après une conférence

La séparation a été difficile. Naomie et moi, devions partir plus tôt pour Douala. Entre les échanges de contacts et les promesses de rester connectées via les activités de Rigel et Port Bell, un groupe WhatsApp a vu le jour avec pour dénomination « C’est possible ». J’ai hâte d’être à la prochaine rencontre, avec plus d’amies qui découvrent comme nous, le bonheur de s’amuser sainement et de se construire humainement.