Ce trésor qu’est le temps

Ce trésor qu'est le temps.

Je dois vous parler du temps, de ce temps qui fuit. Je ne reprendrai point cette idée connue selon laquelle « un an de plus, c'est un an de moins ». Et je ne vous conseillerai pas non plus de demander aux gens ce qu'ils pensent du passage des jours. Si vous le faisiez, vous obtiendriez probablement d'eux une réponse du genre : le temps m'échappe et fuit… Quoique je n'exclue pas que vous entendiez des propos plus chargés de sens surnaturel.

Je ne veux pas non plus m'arrêter à considérer la brièveté de la vie avec des accents nostalgiques. Le caractère éphémère de notre vie terrestre devrait plutôt inciter les chrétiens à mieux profiter de leur temps qu'à craindre Notre Seigneur ; moins encore à voir dans la mort une fin désastreuse. On a mille fois répété, sur un ton plus ou moins poétique, qu'une année qui s'achève c'est, avec la grâce et la miséricorde de Dieu, un pas de plus qui nous rapproche du Ciel, notre Patrie définitive.

En pensant à cette réalité, je comprends très bien les mots que saint Paul adresse aux Corinthiens : tempus breve est ! : que la durée de notre passage sur terre est brève ! Ces mots retentissent au plus profond du cœur de tout chrétien cohérent, comme un reproche face à son manque de générosité et comme une invitation constante à la loyauté. Il est vraiment court, le temps que nous avons pour offrir, pour réparer. Il n'est donc pas juste de le gaspiller, ni de jeter à la légère ce trésor par la fenêtre : nous ne pouvons pas laisser passer cette étape du monde que Dieu confie à chacun.

Amis de Dieu, 39

Nous n'avons pas de temps en trop, pas une seconde à perdre. Et je n'exagère pas : il y a du travail ; le monde est vaste et il y a encore des millions d'âmes qui n'ont pas entendu clairement la doctrine du Christ. Je m'adresse à chacun d'entre vous. Si tu as du temps en trop, réfléchis un peu : il est très possible que tu sois plongé dans la tiédeur ; ou que, surnaturellement parlant, tu sois infirme. Tu ne bouges plus, tu es immobile et stérile, tu ne fais pas tout le bien que tu devrais faire à ceux qui t'entourent, dans ton milieu, dans ton travail, dans ta famille.

Amis de Dieu, 42

Sans doute vas-tu me dire : et pourquoi m'efforcerais-je ? Ce n'est plus moi mais saint Paul qui te répond : l'amour du Christ nous presse. Tout le temps d'une existence est bien peu de chose pour élargir les frontières de ta charité. Dès les tous premiers commencements de l'Opus Dei, je me suis acharné à répéter sans relâche cette affirmation du Christ aux âmes généreuses disposées à la mettre en pratique : à ceci tous vous reconnaîtront comme mes disciples : à cet amour que vous aurez les uns pour les autres. L'on nous reconnaîtra précisément à cela, parce que la charité est le point de départ de toute activité du chrétien.

Amis de Dieu, 43

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